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La littérature et la peurrrr

Dernière mise à jour : 6 mai



Le couloir de l'hôtel Overlook
Shining

Et oui ! Dans le genre “sensations fortes”…autant se confronter à la Queen de l’adrénaline ! La numéro UN. La peuuurrr ! Parce que quand même, la peur dans les livres, c’est un sacré truc. On parle toujours des films d’horreur, mais les livres ? Les frissons littéraires valent bien qu’on s’y penche un peu.




Jack'O Lanterns
Halloween


Le mécanisme scientifique de la peur


Nos cerveaux ne réagissent pas tous de la même manière lorsque l’on a peur. Celle-ci transite vers l’amygdale puis déclenche une réaction de stress : libération de cortisol (l’hormone qui nous rend bougons au réveil) et de noradrénaline.

Mais ce n’est pas tout : selon Hugo Bottemanne, psychiatre, notre cerveau sécrète aussi parfois de la dopamine et de l’endorphine — les hormones du plaisir.


“C’est un peu une simulation pour le cerveau”, dit-il.

Autrement dit, avoir peur dans un cadre sans réel danger permet de s’entraîner à gérer le danger, sans risque réel. Après coup, certains restent tendus… d’autres sont en pleine exaltation.

Chacun a une sensibilité différente à la peur.

Certain·es vont jusqu’à rechercher activement cette sensation : on parle de comportement ordalique, ou prise de risque pour se sentir vivant.

Films d’horreur, sports extrêmes… tout cela procure un shot de dopamine.


Et une fois la peur passée ?


Le cerveau récompense en offrant une sensation d’apaisement. On a survécu. Même si tout était imaginaire.



Le cinéaste Alfred Hitchcock lisant un livre sur Les Oiseaux, en référence à son film
Alfred Hitchcock

Quelle est la différence entre livres et films ?


Lire des livres qui font peur, c’est un moyen de faire surgir une émotion

primitive, de se confronter à cet instinct de survie.


La peur se construit de différentes façons. Le roman joue sur l’imaginaire du lecteur, il entre dans notre tête avec des mots, souvent de façon plus subtile qu’une image.


La peur littéraire s’appuie sur l’invisible, le non-dit, le hors-champ narratif.

Exemples :

  • Jean- Christophe Grangé va droit au but avec du gore.

  • Stephen King, lui, oscille entre l’effroi frontal et le suspense psychologique.


Un ciel ombrageux et couvert de chauve-souris

Pourquoi aime-t-on avoir peur à l’adolescence ?


Parce que les récits fantastiques parlent… de nous.

Les récits d’horreur entrent en résonance avec les problématiques rencontrées à l'adolescence.

Parce que l’inquiétante étrangeté contenue dans les contes d’horreur reflète ce que ressentent nombre d’adolescents. Sentiment d'être à part, désir, transgressions, changements d'apparence physique, angoisse...


Le récit d’horreur est un pourvoyeur d’images et de symboles qui permet d’obtenir des réponses.

Les récits d’horreur, comme les contes, proposent des symboles puissants.

Ils donnent du sens à ce qui est confus, mettent des mots et des images sur ce qu’on ressent sans le comprendre.


Et ça, à 15 ans ou à 35...c'est toujours bon à prendre.


En lisant, on se fait frissonner en toute sécurité

Lire pour se faire peur, c’est comme une simulation émotionnelle grandeur nature.

On est en sécurité, mais on ressent tout.

Et quand on referme le livre… on a survécu. Alors, on y retourne.

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